Interview Carlotti (suite)

Pour Valérie Carlotti, la passion est née au contact des designers. C’est la raison pour laquelle se rendre sur les salons est une évidence. Suite de l’entretien !

Avez-vous le souvenir de votre premier salon professionnel ?

C’était il y a une dizaine d’années, à Paris, au SILMO. Il s’agissait de ma première grande rencontre avec des lunetiers. A ce moment-là, on trouvait très peu de lunettes de créateurs dans les magasins, même chez les opticiens indépendants.

C’est par le design que je suis arrivée dans cet univers, en tant que consommatrice, je ne le trouvais pas. Je suis allée sur ce salon à la recherche de cet aspect là de la création, et j’ai été charmée.

Aujourd’hui, ma vision du futur pour la lunetterie créateur est un peu alarmiste. On trouve beaucoup de « faux créateurs » qui font un mélange de designs qu’ils trouvent chez les autres, ce sont des marques qui n’ont aucune créativité. Personnellement, je choisis avant tout un univers de création innovant et propre, qui reflète à juste titre le prestige de cette niche en lunetterie.

Lunettes optiques en bois du créateur Rolf, modèle Major

Lunettes Rolf

Cette année qu’allez-vous rechercher au SILMO ?

La plupart du temps, je n’attends pas les salons pour aller à la rencontre d’une marque si elle me plaît, je cultive une forme d’impatience. Je veille tout au long de l’année. Dans tous les cas, nous n’intégrons pas beaucoup de nouvelles marques d’un seul coup parce qu’il faut former les équipes d’opticiens à les maîtriser.

Sur le salon je reste néanmoins à l’affût de nouveaux lunetiers, j’observe ceux que j’ai vus les années précédentes parce que j’attends toujours de voir comment ils évoluent et de mesurer leur force de création sur la durée. J’ai également un intérêt prononcé pour les matériaux nouveaux.

Je suis beaucoup les marques japonaises comme Yuichi Toyama par exemple. J’irai sans doute voir VAVA parce que j’ai décelé une belle cohérence dans leur travail.

J’observe également attentivement les lunetiers italiens, il y a actuellement une renaissance de la création en Italie. A cela près qu’il est parfois difficile de savoir où ils fabriquent, ce qui est contraire à notre fonctionnement. Je privilégie les ateliers de lunetiers plutôt que les fabrications en masse, pour des questions de traçabilité, d’éthique et de conditions de travail notamment.

Monture optique en métal et acétate du créateur japonais Yuichi Toyama

Lunettes Yuichi Toyama

Quelles furent vos rencontres les plus marquantes sur ce salon ?

Sans doute celle avec Lucas de Staël qui officiait à l’époque sous le nom Undostrial, ils fabriquaient notamment des montures en gomme et en acier chirurgical. J’avais beaucoup aimé la démarche de ce designer qui était pour le moins innovante.

Dans le même esprit, je suis ROLF depuis leur premier SILMO à Paris. Ils apportent énormément d’améliorations techniques à leurs produits, année après année. Le désir d’innovation est très fort chez eux. Leur passion et leur implication leur ont permis de se développer à l’échelle mondiale.

Lunettes de vue Minotaure du lunetier français Lucas de Staël

Lunettes Lucas de Staël


Carlotti Paris
40 rue Saint-Sulpice
75006  Paris
Tél : 01 44 07 11 99
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